Le Figaro, 8 mars 1871
Qui donc a osé dire que nous n'avions pas de gouvernement dans Paris ?...
Mais il y en a une vingtaine pour le moins, puisque chaque municipalité s'administre à sa façon et prend les arrêtés qui lui conviennent, sans nullement consulter pour cela la mairie centrale. C'est ainsi que le citoyen Bonvallet a décrété l'instruction obligatoire.
L'élan étant donné, les administrateurs du 13e arrondissement y sont allé aussi de leur petit arrêté. En voici le texte :
Mairie du 13° arrondissement.
Considérant que depuis quelques jours des jeux de hasard se tiennent en plein vent, soit sur les places publiques soit dans les grandes avenues, et principalement aux environs de la mairie ; qu'il est d'intérêt public de faire cesser un abus qui peut être préjudiciable aux familles :
Arrête :
Art. 1er.
Tous les jeux de hasard sont interdits sur la voie publique.
Art. 2.
La garde nationale est chargée de l'exécution du présent arrêté.
Les adjoints :
A. COMBON, LEO MEILLET
Sainte confusion, adorable gâchis ! Voilà donc qu'il est défendu de jouer aux dés avenue des Gobelins, quand cela est permis avenue Trudaine !
Plus tard, on ne voudra pas croire que cela est arrivé.
Quelques jours plus tard, le tout puissant Emile Duval, commandant militaire et futur élu du 13e arondissement à l'élection du 26 mars, étendait, dans son style incomparable, l'interdiction des jeux à tout Paris :
Le délégué civil
et
le commandant militaire de l’ex-préfecture de
police,
Considérant qu’un exemple pernicieux est donné à la population par des chevaliers d’industrie qui encombrent la voie publique et excitent les patriotes aux jeux de hasard de toute sorte ;
Qu’il est immoral et contre toute justice que des hommes puissent, sur un coup de dé et sans peine, supprimer le peu de bien-être qu’apporte la solde dans l’intérieur des familles ;
Considérant que le jeu conduit à tous les vices, même au crime,
arrêtent :
Art. 1er.
Les jeux de hasard sont formellement interdits. Tout joueur de dés, roulette, lotos, etc., sera immédiatement arrêté et conduit à l’ex-préfecture.
Les enjeux seront confisqués au profit de la république.
Art. 2.
La garde nationale est chargée de l’exécution du présent arrêté. Paris, le 25 mars 1871.
Le commandant militaire, E. DUVAL.
Le délégué civil, RAOUL RIGAULT.
Raoul Rigault, futur membre élu de la Commune, délégué à la Sûreté général et procureur de la Commune, par ailleurs, promoteur de la prise et de l'exécution d'otages par la Commune et de l'arrestation des communards jugés trop mous, fut abattu le 23 mai, rue Gay-Lussac, peu après son arrestation.
Le 13e avant et durant la Commune
(18 mars - 28 mai 1871)
Après l'armistice, 28 janvier - 17 mars 1871
A travers Paris
- L’ambulance mobile de la Maison-Blanche
- La question des victuailles (Le Siècle, 8 février 1871)
- A travers les rues bombardées (Le Siècle, 16 mars 1871)
L'affaire des Gobelins
- Proclamation du ministre de l’Intérieur aux habitants de Paris (4 mars 1871)
- Les faits selon le Bien Public (6 mars 1871)
- Lettre adressée au Cri du Peuple (9 mars 1871)
- Proclamation d'Emile Duval (Le Rappel, 9 mars 1871)
- Les canons de la place d'Italie (La Liberté, 9 mars 1871)
- L'opinion du Figaro (11 mars 1871)
- A travers le 13e arrondissement (11 mars 1871)
- Les canons de la Barrière d’Italie (Le Bien public — 17 mars 1871)
- La question des canons (L'Illustration, 18 mars 1871)
Démission de M. Pernolet, maire du 13e
- Démission de M. Pernolet, maire des Gobelins (Le Figaro, 7 mars 1871)
- Un maire bourgeois (Le Cri du Peuple, 8 mars 1871)
- Gazette nationale ou le Moniteur universel, 13 mars 1871
- La proclamation de M. Pernolet
Sur le 13e arrondissement
Du 18 mars au 20 mai
Journée du 18 mars
- La journée du 18 mars sur la rive gauche (Gazette nationale ou le Moniteur universel — 20 mars 1871)
Les élections du 26 mars
Journée du 5 avril
Journée du 12 avril
Journée du 14 avril
Journée du 19 avril
Journée du 4 mai
Journée du 6 mai
Du 21 au 28 mai
Journée du 24 mai
Journée du 25 mai
L'incendie des Gobelins (25 mai 1871)
Le massacre des Dominicains d'Arcueil
Les faits
- Le massacre des Dominicains, récit de l'abbé Grandcolas (L'Illusttration, 3 juin 1871)
- Les Dominicains d’Arcueil (Maxime Du Camp, Les convulsions de Paris)
Le procès (à venir)
- Ouverture du procès : rapport du capitaine Leclerc
- Rapport du capitaine Leclerc, suite, journée du 25 mai
- Audition de Serizier (personnalité)
- Audition de Serizier (interrogatoire au fond)
- Audition de Boin
- Audition de Louis Lucipia
- Audition de Jules-Constant-Désiré Quesnot
- Auditions de Gironce, Annat, Rouillac et Grapin
- Auditions de Busquaut, Gambette, Pascal