Un jour dans le 13e

 paris-treizieme.fr — La situation - 14 avril 1871

La situation

Le Bien Public — 14 avril 1871

Le Siècle fait avec raison ressortir la gravité des déclarations portées à la tribune de Versailles par M. Jules Favre. Il les résume ainsi :

1° L’Allemagne n’a jamais cessé de considérer le gouvernement de l’Assemblée nationale comme l’unique pouvoir régulier représentant la nation française ;

2° L’autorité allemande a plusieurs fois offert son concours armé au gouvernement de Versailles pour réduire Paris à l’obéissance ;

3° La gouvernement de Versailles a décliné ce concours ;

4° La Commune ayant cru devoir s’adresser diplomatiquement à l’autorité allemande et s’immiscer dans les rapports existants entre cette autorité et le gouvernement de l’Assemblé nationale, au sujet de l’exécution du traité de paix, l’autorité allemande a laissé sans réponse les communications de la Commune et s’est bornée à en communiquer copie au gouvernement de Versailles.

Il est impossible d’établir plus nettement la situation. Elle est absolument au désavantage de la Commune, puisque celle-ci ne peut pas être victorieuse.

Si elle résiste aux attaques armées du gouvernement, elle est menacée de périr par la famine.

Si elle échappe à cette nouvelle menace et parvient à briser le blocus, clic se trouve eu présence des Prussiens qui ne la reconnaissent pas.

C’est bien notre dilemme de l’autre jour : La défaite ou la honte.

Et cependant les membres de la Commune ne semblent pas se douter de ce qui se passe ; ils décrètent, arrêtent, confisquent, fondent les couverts, ferment les églises, démolissent la colonne Vendôme, font des lois, procèdent à des élections comme si de rien n’était.

Ce qui nous parait inexplicable, c’est le peu de souci que ces messieurs prennent des Prussiens ; cela, nous le déclarons, nous cause plus que de la surprise : les Prussiens ne sont pas gens qu’on oublie, et faire tout ce que fait la Commune, quand il est certain que les Prussiens occuperaient Paris vainqueur du gouvernement, cela ouvre la voie à d’étranges soupçons.

Henry Vrignault.

 



Le 13e avant et durant la Commune
(18 mars - 28 mai 1871)

Saviez-vous que... ?

La rue située entre la rue du Château des Rentiers et la rue Nationale fut dénommée rue Deldroux, en 1888.
Deldroux était un canonnier qui, en 1871, préféra, mourir que de rendre sa pièce.

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En 1882, un poste-vigie dit encore poste avertisseur, c'est à dire un local où un pompier serait toujours présent afin d'y recevoir la déclaration des personnes venant faire connaître un incendie, était installé au numéro 26 de la rue des Cinq-Diamants.
Chaque poste avertisseur était en communication avec la caserne des pompiers la plus voisine à l'aide d'un télégraphe à cadran.

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C'est en octobre 1894 que le conseil municipal de Paris décida, sur le rapport de M. Caplain, que la rue du Pot-au-Lait serait désormais appelée rue Brillat-Savarin. On décida lors de la même séance que la rue des Cornes prendrait le nom de rue Oudry.

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Le 1er mars 1932, un incendie ravageait la manufacture de chaussures, Grégoire, fondée en 1864 et qui s'étendait, 8 et 10, boulevard Kellermann, sur une superficie d'environ 5.000 mètres carrés, dont les trois quarts occupés par les ateliers et les bureaux, le reste étant formé de hangars.
Selon l’Humanité, le veilleur de nuit, M. Létrangleur, ne remarqua rien lors de sa ronde, à 18h20, après la sortie des ouvriers mais à 19 heures tout brulait. L’usine fut quasiment anéantie et 300 ouvriers furent au chômage mais l’usine renaitra de ses cendres.

L'image du jour

Troupeau de bœufs, boulevard Arago