UNE ÉVOCATION DU 13e ARRONDISSEMENT DE 1860 AUX ANNÉES 30

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Une évocation du 13e arrondissement de 1860 aux années 30

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Quartier de la Gare

Règlement de compte aux Deux-Moulins

Il est un coin de Paris que les honnêtes gens ne connaissent guère et dans lequel nous ne leur conseillons pas de s'aventurer après la tombée du jour. Ce sont les alentours de la barrière de Fontainebleau. Il y a dans ces parages la rue des Deux-Moulins et la rue Saint-Honoré qui sont comme le quartier général de tout ce qui reste aujourd'hui de truands, de rôdeurs, de repris de justice, de vagabonds et de voleurs : cette population est un vrai gibier de potence. (1866)

Place des Peupliers

Des agents de police chassent un renard à coup de pèlerines

Les enfants en venant jouer, hier vers 8 heures, dans le petit square situé au centre de la place des Peupliers (13e), aperçurent, à leur grand effroi, un renard dans les massifs... (1939)

Place des Alpes

Coups de couteau dans un bal musette, Place des Alpes

Non loin de la place d'Italie, dans le treizième, place des Alpes, se trouve un bal musette qui fut, à diverses reprises, le théâtre de violentes bagarres et l'objet de nombreuses opérations policières. (1924)

LE 13e AVANT LE 13e

Une panique

Un honnête commissionnaire, le nommé Pierre T…, s’était rendu hier, après son travail de la journée, à la barrière des Deux-Moulins, pour y faire son repas, arrosé de petit bleu à 30 centimes le litre. (1854)

La nouvelle place de l’Église dans le 13e arrondissement

Comme dans la plupart des arrondissements annexés, il y a fort à faire dans le treizième ; mais on y trouve cet avantage, qu'un grand nombre de terrains y étant dépourvus de constructions, les expropriations y sont peu coûteuses. ... (1861)

Maximilien Luce - La Bièvre rue des Peupliers

En 1888, l’éminent balzacien que fut Jules Christophe (1840-1908) remarqua une exposition consacrée aux œuvres d’un jeune peintre Maximilien Luce (1858-1941) et lui consacra un article dans l’hebdomadaire satirique La Cravache parisienne du 28 juillet 1888 auquel il collaborait régulièrement.
Cet article permet de mieux interpréter un petit tableau (38,7 x 46,4 cm) de Luce connu sous l’appellation « La Bièvre près de Paris » alors qu’il s’agit, en fait de la Bièvre dans Paris et plus précisément aux abords de la rue des Peupliers et du Moulin-des-Prés sur la rivière. (1888)

Projets intéressant les 13e et 14e arrondissements

En vertu de la loi du 3 mai 1841, la préfecture de la Seine vient de publier le résumé d'un contrat passé entre elle et divers propriétaires, pour l'acquisition de terrains nécessaires à la création d’un jardin public dans le quatorzième arrondissement, et à l'ouverture de voies d'isolement et d'accès pour ce jardin. (1865)

La bergère d’Ivry

Une jeune fille du village d’Ivry avait coutume de faire brouter ses chèvres sur le boulevard de la Glacière, auprès de la rivière des Gobelins. Hier soir, à sept heures, au moment où elle se disposait à regagner son domicile, elle a été accostée par un individu qui, après une assez courte conversation, l’a frappée de quatre coups de couteau. (1827)

1er juillet 1896

Félix Faure inaugure l'école Estienne

30 juin 1878

La fête nationale dans le 13e

5 janvier 1881

L'enterrement de Blanqui

22 mai 1908

Explosion à la raffinerie Say

 

20 octobre 1915

L'explosion de la rue de Tolbiac

29 novembre 1870

L'offensive française sur la Marne vue du 13e

15 juillet 1895

Première visite d'un président de la République dans le 13e

10 mars 1871

La situation dans le 13e

 

Le 13e dans la presse...

Dans la presse...

DANS LA PRESSE...

Maximilien Luce - La Bièvre rue des Peupliers

En 1888, l’éminent balzacien que fut Jules Christophe (1840-1908) remarqua une exposition consacrée aux œuvres d’un jeune peintre Maximilien Luce (1858-1941) et lui consacra un article dans l’hebdomadaire satirique La Cravache parisienne du 28 juillet 1888 auquel il collaborait régulièrement.
Cet article permet de mieux interpréter un petit tableau (38,7 x 46,4 cm) de Luce connu sous l’appellation « La Bièvre près de Paris » alors qu’il s’agit, en fait de la Bièvre dans Paris et plus précisément aux abords de la rue des Peupliers et du Moulin-des-Prés sur la rivière. (1888)

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La gare d’Orléans et les quais de la Seine

Le bruit court que la compagnie d'Orléans est en instance pour obtenir du ministère des travaux publics un décret d'utilité publique qui lui permette d'exproprier certains terrains qu'elle désire annexer à la gare des marchandises intra-muros. (1873)

...


Les vestiges de l’église Saint-Hippolyte

Malgré les larges et bienfaisantes percées opérées à travers les quartiers du vieux Paris, les monuments d’un autre âge sont loin d’être rares sur le sol de la cité. C’est ainsi qu’on trouve encore dans le 13e arrondissement, au n° 8 de la rue Saint-Hippolyte, des restes curieux d’un édifice qu’on croit généralement disparu depuis longtemps. (1865)

...


La cité Doré

La cité Doré est située au cœur même du treizième arrondissement, que les statisticiens nous donnent comme le plus misérable de Paris, entre la rue Jenner et la place Pinel. Figurez-vous, entre deux murailles nues, un long boyau s’ouvrant ... (1889)

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Le cuiseur de cadavres

Si, par hasard, vous vous aventurez tout là-bas, là-bas, près des fortifications, dans le quartier de la Gare, vous pourrez, si vous passez rue des Chamaillards, voir, paisible, fumant sa pipe au seuil d'une grande porte peinte en marron, un homme frisant la soixantaine... (1896)

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Un matin à la poterne des Peupliers

Six heures et demie du matin. Le gardien de la paix Louis Roupillon, du treizième arrondissement, vient de prendre son service à la poterne des Peupliers, tout là-bas, là-bas, derrière la Butte-aux-Cailles, sous le boulevard Kellermann. (1905)

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 La Cité des Kroumirs - Le Temps - 23/02/1882

La Cité des Kroumirs

Le Temps ― 23 février 1882

Ce nom est en même temps une date. II y a un an, les Kroumirs étalent absolument inconnus en France ; aujourd’hui, comme les Cosaques et les Bédouins, ils ont pris place dans le vocabulaire populaire. Kroumir est passé expression de mépris. La cité des Kroumirs n’est donc pas bien vielle, et son aspect n’a rien qui puisse exciter l’envie.

L’Assistance publique possède, place Pinel, un vaste terrain qui a cent cinquante mètres de long sur trente de large. Elle l’a loué à fort bas prix à un entrepreneur, qui l’a sous-loué à son tour à des malheureux qui s’y sont bâti une demeure. Trente demeures et cent cinquante habitants environ, voilà pour la statistique. Je me sers de ce mot vague de demeure, car ce ne sont ni des chaumières de paysan, ni des cabanes de berger, ni des huttes de Peau-Rouge ; c’est quelque chose de particulier fait de tous les débris qu’on peut ramasser dans Paris : plâtras, vieux paillassons, planches de parquets, loques, roseaux de nattes d’emballage, qu’une misère ingénieuse a rassemblés, ajustés et rapetassés pour se mettre à l’abri de la rigueur des saisons.

La cité des Kroumirs vivait paisible, sinon heureuse, lorsque la jalousie, une basse jalousie vint menacer son existence. Elle avait pour voisine une vieille cité, nommée la cité Doré, étrange réunion de maisons borgnes, noires, déshonorées par une saleté contre laquelle on ne lutte plus depuis longtemps et donnant sur un boyau étroit et puant où le naturaliste le plus robuste se boucherait le nez en entrant. La cité Doré jalousait la cité des Kroumirs, toute fraiche encore de l’improvisation d’où elle venait de sortir ; elle jetait par méchanceté ses ordures chez sa jeune voisine ; la voisine lui rendit la pareille, et la querelle s’envenima au point que la cité Doré dénonça les Kroumirs à l’administration. Vous ne devineriez pas de quoi elle l’accusait ? d’être un danger pour la santé publique. Il faut avoir vu la cité Doré, cet antre, pour comprendre combien cela est amère ment comique. Mais la cité Doré est une propriété

Particulière, les rigueurs administratives l’atteignent difficilement ; la cité des Kroumirs, au contraire, était bâtie sur un terrain de l’administration elle-même et un terrain simplement loué. Les pauvres Kroumirs avaient le désavantage et leurs adversaires en abusaient.

Une page curieuse et attristante du Paris inconnu.

La commission des logements insalubres, saisie de la plainte, envoya trois commissaires sur les lieux. Leur rapport vient d'être distribué eu conseil municipal : c'est une page curieuse et attristante du Paris inconnu. Qui croirait qu'à une demi-heure du boulevard on puisse voir de telles choses ? « La cité des Kroumirs, dit-il, est une sorte d'égout à ciel ouvert dans lequel on accède par la place Pinel ; la voie qui mène de la place au fond de cette cité est un chemin de terre boueux dans lequel on enfonce profondément, parsemé de larges flaques d'une boue noirâtre et puante. De chaque côté de cette voie, qui représente assez bien le radier de l'égout, ont été édifiées des habitations que nous allons successivement décrire. »

Le rapport les décrit en effet. Empruntons-lui quelques traits. Le n° 3 est habité par un chiffonnier. La façade est en feuilles de parquet, les côtés en roseau provenant des balles de la raffinerie Say, la couverture en carton bitumé. À l'intérieur, le sol en terre battue est recouvert de chiffons et de débris de toute nature, desquels émerge un lit à demi pourri. Au n°4, la construction est à peu près la même. Dans les deux pièces qui servent à l'habitation et qui sont dépourvues de plafond et de plancher, vivent les propriétaires, une chèvre, des lapins et une trentaine de poules. Le rapport insiste beaucoup sur les odeurs, nous passons pour ne point offenser la délicatesse du lecteur. Au n°14, même spectacle, bêtes et gens vivent dans la promiscuité la plus complète : au moment où les commissaires visitent d'habitation, on tond un cheval dans la chambre coucher. Le n° 18 est habité par des saltimbanques c'est ce qu'on pourrait appeler une maison d'hiver, la maison de campagne est à côté, elle est représentée par deux de ces vastes voitures que les habitués des foires connaissent bien.

La belle saison venue, les saltimbanques déménagent, ils mettent leurs ustensiles et leurs meubles dans les voitures, j'allais dire dans la maison de campagne ; et en route travers le pays ! Le n° 19 est une véritable curiosité au point de vue de la construction. Elle est tout entière construite « avec des planches de parquet de rebut portant encore la trace des enduits de couleurs, diverses dont elles étaient revêtues. Le tout agencé et tenu dans un état d'équilibre à peu près stable que notre arrivée dans la pièce du premier a failli déranger en imprimant au parquet un mouvement très prononcé. Les cabinets du rez-de-chaussée sont de véritables cellules sans fenêtre où l'air et le jour n'arrivent que lorsque la porte est ouverte, sans poêle ni cheminée et où il n'y a que juste place du grabat qui y est installé.

Le sol de la voie qui traverse la cité est un véritable marais où les eaux pluviales et ménagère s'accumulent sous des ornières profondes creusées dans le sol par les charrettes des chiffonniers qui le sillonnent sans cesse

Après le détail une vue d'ensemble : « le sol de la voie qui traverse la cité est un véritable marais où les eaux pluviales et ménagère s'accumulent sous des ornières profondes creusées dans le sol par les charrettes des chiffonniers qui le sillonnent sans cesse. Les petits jardins ou petites courettes qui existent au-devant de chaque maison et sur lesquels ouvrent les fenêtres des logements situés à rez-de-chaussée, sont encombrés de tous les détritus de la vie des hommes et des animaux qui vivent dans ces maisons. Ces courettes et jardins loin d'être une cause de salubrité pour ces maisons constituent L au-devant de chacune d'elles un foyer actif de putréfaction d'autant plus dangereux qu'en l'absence de cabinet d'aisances dans ces immeubles, les ordures de toutes sortes y sont jetées avec les ordures ménagères. Par ces apports successifs de voiries de toute sorte, le sol des jardins ou courettes s'exhausse incessamment et le sol des rez-de-chaussée de ces habitations est généralement en contre-bas.

» Si quelques cas de fièvre typhoïde se déclaraient dans la cité. il est impossible, étant donné les errements suivis par ses habitants, de prévenir les ravages que la maladie exercerait sur cette population chez laquelle la résistance vitale est considérablement amoindrie par les privations et par son séjour dans ces horribles demeures. Tous les êtres humains qui y résident présentait les caractères de la déchéance physique complète ; les enfants y sont pâles, étioles, scrofuleux, les hommes et les femmes vieillis avant l'âge ; dans une de ces maisons le père et un enfant sont malades au lit, et quel lit ! Ailleurs le mari est à l'hôpital et la femme seule avec un enfant malade ; plus loin la maison est vide, le propriétaire est en prison ; grâce la promiscuité révoltante dans laquelle vit tout ce monde, il est accusé, parait-il, d'être devenu l'amant d'une fillette qui habite son toit. »

Un rapport fort dur pour l'administration de l'Assistance publique

Le rapport est fort dur pour l'administration de l'Assistance publique : « Si l'Assistance publique prenait tâche de créer des malades pour alimenter ses services hospitaliers, elle n'agirait pas autrement, car, en présence de la situation qui leur est -faite, ceux qui bâtissent sur ces terrains, se sentant toujours sous l'imminence d'une expulsion, construisent au meilleur marché possible et se bornent à se faire un abri insuffisant au lieu de se construire un logement salubre. » Le rapport ajoute encore que ce n'est pas la première fois que la commission de salubrité a de graves constatations faire au point de vue de l'hygiène, sur des terrains appartenant à l'Assistance publique.

Ainsi mise en jeu et sans doute piquée au vif, qu'a fait l'Assistance publique ? Elle a signifié Kroumirs d'avoir à déguerpir dans les six semaines, délai prévu par le contrat de location. Ils sont allés supplier, on a allongé le délai jusqu'au mois d'octobre. Mais en octobre, ils auront à se pourvoir d'un domicile ailleurs. Ainsi la cité Doré l'emporte, elle a tué sa voisine.

Visite à la cité des Kroumirs

En compagnie d'un ami nous sommes allé voir hier la cité des Kroumirs avant qu'elle disparaisse. Nous nous étions engagés dans cité Doré :

— Est-ce ici la Cité des kroumirs ?

L'habitant de la cité Doté auquel nous nous adressions nous regarda d'un air froissé et moqueur tout la fois, comme s'il eût été surpris que nous ayons pu faire la confusion.

— Oh ! non, monsieur, dit-il, c'est à côté.

Nous tombions au milieu d'une population désolée, et voyant que nous l'écoutions volontiers, elle nous conta ses peines comme si capables d'y remédier. Elle avait connaissance du rapport et on ne nous laissa point partir que nous n'eussions nous-mêmes refait l'enquête. Il nous fallut aller de maison en maison, et chacun voulut nous montrer son intérieur : — Ce n'est pas riche, mais ce trop mal ! ce n'est pas la pierre de taille, mais ça n'en est pas moins chaud. Ce qui les affligeait surtout, c'est qu'on leur eût trouvé mauvaise mine ; on tira du berceau les petits enfants pour nous faire voir combien ils étaient gras. Le rapport peut-être en effet noirci le tableau ; à côté de baraques inhabitables et immondes, il y a quelques constructions, qui, au milieu de jardinet, beaucoup moins mauvaise apparence. Cependant dans son ensemble, la cité des Kroumirs n'est pas défendable. C'est assurément rendre service la salubrité publique de la faire disparaitre.

Mais il en est de la misère comme de la maladie. Il arrive que, taudis que le remède guérit d'un côté, il aggrave la situation de l'autre. C'est ce qui, est arrivé ici : il y a un côté de la question qui semble avoir échappé l'Assistance publique. Un brave homme, fabricant de « première en vieux », une variété de savetier nous l'exposa au nom de tous :

— On nous met à la porte et la seule grâce qu'on nous fasse est de nous accorder jusqu'au mois d'octobre pour nous pourvoir. D'indemnité, personne n'en parle, et personne ne s'occupe non plus de savoir comment nous nous logerons. Savez-vous, messieurs, que le moindre loyer coute aujourd'hui 300 francs et que, quand on est de vieux bonshommes comme ma pauvre vieille que voilà et moi, on ne peut plus gagner grand-chose et que c'est lourd à payer 300 francs ? Savez-vous encore que, pour ceux qui sont plus jeunes, ce n'est pas beaucoup plus facile ; si on a trois ou quatre enfants les propriétaires ne veulent pas louer, ça fait trop de bruit et ça détériore toujours un peu la maison ?

Demandez aux qui sont là, si ce n'est pas vrai. Mais personne ne pense tout ça ; des messieurs qui griffonnent leurs papiers dans les bureaux ne le soupçonnent même pas. Et v'lan ! un trait de plume, et voilà cent-cinquante pauvres diables sur le pavé.

Ici nous n'avions plus cette angoisse du loyer. On nous donnait le terrain 60 centimes le mètre, ce qui me faisait, pour moi, 15 fr. par trimestre à payer. Vous voyez la différence. J'avais loué un terrain l'année dernière, et cette maisonnette, je l'ai bâtie moi-même, quand j'avais une heure dans la semaine, et le dimanche toute la journée j'y venais travailler. Presque tous, ici, nous sommes dans le même cas. Nous sommes presque tous des gens de la campagne, et ça nous faisait plaisir de construire quelque chose qui ressemblait aux maisons de chez nous. Voyez, nous ne sommes pas encore aussi bêtes qu'on veut bien le dire nous avons tourné nos fenêtres vers le midi, et si nous n'avons pas de plancher, nous avons fait un bon sol de gravats et de plâtre. Regardez si c'est sec. Un plancher ! Mais c'était mon rêve d'avoir un plancher. Si on m'avait donné le temps, j'en aurais fait un. Sitôt que ma maison a été couverte, je suis venu m'y installer, et peu à peu je l'achevais ; j'ai crépi les murs, et il y a quelques jours que j'ai achevé le plafond. N'est-ce pas déjà gentil, tel que c'est ? Croyez-vous Que ça ne crève pas le cœur de s'en aller ?

On a commis une faute en laissant bâtir la cité des Kroumirs, mais ce n’est pas à ses pauvres habitants â l’expier.

J'ai mis mes économies là-dedans ; pas grand- chose, mais enfin c'était tout ce que j'avais. Vous savez bien que tout s'achète à Paris, les plâtras. Il y en a qui ont dépensé, encore plus que moi. A, coté, il y a un maçon qui a acheté des moellons : il a mis plus de 1.200 francs dans sa maison. Et tout ça est perdu. A la porte ! quittez tout. Nous sommes de braves gens, il n'y avait jamais de bruit ici. Nous sommes, pour la plupart, de petits ouvriers, des marchands des quatre saisons, de petits employés. Pourquoi agit-on comme ça envers nous ? Nous étions en location, c’est vrai ; mais on sait bien ce que c’est : il y a de ces locations qui durent toujours, et nous comptions un peu là-dessus. Il nous semble qu’on nous doit quelque chose. L’expulsion nous ruine ; comment nous relogerons-nous ? On nous fait une injustice. Voilà comment on ensauvage le peuple, ajoutât-il, comme pour tirer la morale de la situation.

Croyez-vous qu’on ne reste pas aigri, après des choses comme celles-là ?

Le rapport de la commission de salubrité le reconnaît, la population de la cité des Kroumirs est digne d’intérêt et je crois que vous n’auriez pas entendu le brave « fabricant en première en vieux » sans en être touché.  On a commis une faute en laissant bâtir la cité des Kroumirs, mais ce n’est pas à ses pauvres habitants â l’expier. Ils ont des droits acquis et il semble qu’il serait inhumain de n’en pas tenir compte pour leur adoucir autant que possible une expulsion qui est nécessaire. Sous prétexte de sauvegarder leur santé, il serait souverainement inconséquent d’en faire des vagabonds. Il suffira du reste de signaler leur intéressante situation à l’esprit libéral du directeur de l’Assistance publique pour que justice leur soit rendue.


A lire également

La réponse de l'Assistance Publique

Une lettre de M. Doré



Sur la cité Doré

Le récit

  • La cité Doré par Philippe Doré fils (extrait de "Notice administrative, historique et municipale sur le XIIIe Arrondissement" (1860)

Le lieu

  • La cité Doré par Alexandre Privât d'Anglemont (1854)
  • La Nouvelle Cour des Miracles. - Revue municipale et gazette réunies — 10 septembre 1859
  • La Nouvelle Cour des Miracles. - Réponse de M. Doré - Revue municipale et gazette réunies — 1er décembre 1859
  • La Nouvelle Cour des Miracles. - Réponse de la Revue municipale et gazette réunies à M. Doré — 10 décembre 1859
  • Le cabinet de lecture des chiffonniers par Charles Yriarte (1863)
  • Paris Lugubre : la Cité Jeanne-d’Arc et la cité Doré (1879)
  • La cité Doré - Journal des débats politiques et littéraires — 22 mai 1882
  • La cité Doré par Marcel Edant (Le Petit-Journal - 1887)
  • La cité Doré par Jean Soleil (1889)
  • Les cabarets de la cité Doré (1890)
  • Un coin curieux de Paris (1901)
  • La tournée des édiles par Lucien Descaves (1909)
  • Trois îlots à détruire d'urgence (1923)

La catastrophe de la Cité Doré

  • Une catastrophe Cité Doré (1925)
  • Le récit du Petit-Parisien
  • Deux jours plus tard à l'Hôtel de Ville

Faits-divers

  • Un roti de chien enragé, vie et mœurs de la Cité Doré (1873)
  • Une tragédie passage Doré (1908)

Sur la cité des Kroumirs

Le lieu

  • La cité des Kroumirs (Le Petit-Journal — 22 février 1882)

A la suite du rapport de la commission des logements insalubres

  • La cité des Kroumirs — Le Temps 23 février 1882
  • La réponse de L'Assistance Publique
  • La réponse de M. Doré

Dans la presse...


Maximilien Luce - La Bièvre rue des Peupliers

En 1888, l’éminent balzacien que fut Jules Christophe (1840-1908) remarqua une exposition consacrée aux œuvres d’un jeune peintre Maximilien Luce (1858-1941) et lui consacra un article dans l’hebdomadaire satirique La Cravache parisienne du 28 juillet 1888 auquel il collaborait régulièrement.
Cet article permet de mieux interpréter un petit tableau (38,7 x 46,4 cm) de Luce connu sous l’appellation « La Bièvre près de Paris » alors qu’il s’agit, en fait de la Bièvre dans Paris et plus précisément aux abords de la rue des Peupliers et du Moulin-des-Prés sur la rivière. (1888)

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Le point sur les travaux dans le 13e arrondissement

La transformation des anciens boulevards extérieurs, commencée l'année dernière sur la rive gauche, entre le quai de la gare et la place de l'ex-barrière d'Enfer, a été entreprise par les deux extrémités en même temps ; ces travaux sont terminés d'un côté jusqu'à proximité de la place d'Italie, et de l’autre jusqu'au boulevard d'Ivry, qu'on va transformer à son tour. (1864)

...


Les anciens abattoirs de Villejuif

Séparé seulement par la largeur du boulevard de l’Hôpital de ce vieux quartier des Gobelins où l'on a fait de toutes parts de larges trouées d'air et de lumière, un mur nu, hideux, noirâtre, immense dans toutes ses proportions, se dresse, entourant un espace de vingt-huit mille mètres carrés. (1903)

...


L'anniversaire de la mort de Blanqui

Malgré les récentes instructions du préfet de police défendant la formation des cortèges sur la voie publique, les journaux révolutionnaires avaient convoqué leurs amis à plusieurs reprises, pour une heure de l'après-midi, devant la maison où est mort Blanqui l'an dernier, au n° 25 du boulevard d'Italie, au coin de la rue du Moulin-des-Prés. Un temps superbe : pas un nuage au ciel, un chaud soleil et un air vif. (1882)

...


Les murs de la Salpêtrière

Le conseiller municipal Paul Bernard, au cours de la dernière session, a réclamé la suppression des murs de la Salpêtrière.
Toute la gauche du boulevard de l'Hôpital est occupée, comme on sait, par des établissements municipaux ou privés qui couvrent une surface très étendue. Il y a l'hospice de la Salpêtrière, le magasin central de l'Assistance publique, deux ou trois maisons, puis les chantiers du charbon de Paris et les abattoirs de Villejuif. (1896)

...

Saviez-vous que... ?

Le 13 décembre 1892, M. Béchu, porteur aux Halles, demeurant rue Beaudricourt, 28, apportait, au commissariat de M. Perruche, un obus chargé, enveloppé de papier qu’il venait de découvrir, â 5 heures du matin, contre la porte d’une maison rue de Tolbiac, à l’angle du passage du Moulinet.

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Le 13 juillet 1880 furent organisées des retraites au flambeau dans les principaux quartiers du 13ème arrondissement et le 14, eût lieu à 2 heures, une grande cavalcadre au profit des écoles. Des fêtes forraines se tenaient sur les places et avenue de l'arrondissement et des concerts furent donnés par les sociétés instrumentales et chorales.

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En 1937, le président du comité du 13e arrondissement du Groupement général des classes moyennes tenait sa permanence pour les adhésions au cabaret de Mme Grégoire, 41, rue de Croulebarbe.

*
*     *

C'est en 1868 que la voie latérale au chemin de fer de ceinture entre le chemoin de fer d'Orléans et la rue de Patay reçut le nom de rue Regnault afin d'honorer le baron Jean-Baptiste Regnault, peintre (1753-1829).

L'image du jour

Ruelle des Gobelins (Berbier du Mets)

© paris-treizieme.fr pour la transcription du texte

Samedi 23 septembre 2023

HISTOIRE DES QUARTIERS

  • La Salpêtrière
  • La Gare
  • Maison Blanche
  • Croulebarbe

ACCES PAR NOM

  • Nomenclature des rues
  • Liste des auteurs

LES DRAMES DU 13e

  • Le drame de la rue Albert
  • Le drame de la rue de l'Espérance
  • Le drame de la rue Vandrezanne
  • Le drame du quartier de la Gare
  • Un drame du terme
  • Tous les drames...

LE TREIZIEME AVANT LE 13e

  • Le Petit-Gentilly (1820)
  • De la difficulté d’être le treizième arrondissement
  • L'abattoir de Villejuif
  • Boulevard de l'Hôpital
  • La bergère d'Ivry (1827)
  • Un vol à la Butte-aux-Cailles

LE TREIZIÈME EN 1860

  • Notice administrative, historique et municipale sur le XIIIe Arrondissement par Ph. Doré fils

ACCES THEMATIQUES

  • L'aménagement du 13e
  • Les grandes voies du 13e
  • La petite ceinture dans le 13e
  • Le Métropolitain dans le 13e
  • La gare d'Austerlitz
  • Le puits artésien de la Butte-aux-Cailles
  • La place d'Italie
  • La cité Doré
  • La cité Jeanne d'Arc
  • Le passage Moret
  • L'asile Nicolas-Flamel
  • Les hôpitaux de la Pitié et de la Salpêtrière
  • Les fouilles archéologiques dans le 13e
  • Le Siège de Paris (1870-71)
  • Le 13e sous la Commune
  • La catastrophe de la rue de Tolbiac (20 oct. 1915)
  • Le jardin des Gobelins
  • La manufacture des Gobelins
  • La "Folie Neubourg"
  • Le marché aux chevaux
  • Les grandes eaux du boulevard Kellermann
  • Ateliers, fabriques et petits métiers du XIIIe
  • Chiffons et chiffonniers
  • Cabarets, bouges et assommoirs
  • L'épidémie de la Maison-Blanche (1890)
  • Les étrangleurs des Gobelins
  • Sur les communes limitrophes
  • La zone dans le 13e

VIDÉOS

  • Auguste Lançon et le 13e
  • Marville, la rue de Tolbiac
  • Quai de la Gare, janvier 1910
  • La place Nationale
  • Le marché aux chevaux

L'image du jour


Le feuilleton


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