Le crime de la rue Tiers
Le Petit Parisien — 18 avril 1889
Les assassins de la rue Tiers viennent d’être arrêtés. Ce sont deux ignobles souteneurs, les nommés Jules Leroy, dit « le Macabre », âgé de vingt ans et Thomas Greliche, dit « la Vessie », âgé de vingt-huit ans.
Ils ont été arrêtés par les inspecteurs de la Sûreté Bourlet et Barbaste, dans un infect bouge de la rue Tiers, deux pas du lieu du crime.
Ils se trouvaient en compagnie d'une fille Marie Pinet, dite « la Borgne », âgée de cinquante-quatre ans et maitresse de Leroy, lequel, nous venons de le dire, a vingt ans.
Ces deux individus sont ceux qui ont été aperçus dans la soirée de samedi en compagnie de la fille Wilhem.
Il parait maintenant certain que le mobile du crime a été la vengeance.
Leroy avait été le souteneur de « la Chinoise » qui l'avait quitté.
Furieux de cette rupture, il avait juré de se venger.
Les deux individus arrêtés, interrogés hier par MM. Dopffer, juge d'instruction, et Goron, chef de la Police de sûreté, ont nié énergiquement être les auteurs du crime dont on les accuse.
Le crime de la rue Tiers
(Selon les journaux, les noms et prénoms des protagonistes de cette affaire ont varié de même que l'orthographe de ceux-ci. Le choix a été fait de conserver l'orthographe retenue par les journaux reproduits.)
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25 avril 1889
26 avril 1889
Postérieurement aux articles parus dans les numéros datés du 26 avril 1889, plus aucun journal ne mentionna
l'affaire, ni les noms de Marie Wilhelm, de Leroy ou de Greliche. La chronique judiciaire ne mentionna pas de passage
de quiconque devant la Cour d'assises de la Seine pour le meurtre de Marie Wilhelm. Les archives de Paris qui détiennent
les dossiers de procédures devant les assises ne mentionnent pas, dans leur inventaire, d'affaire évoquant ces faits.
Seul l'ouvrage "La police de sûreté en 1889" par Horace Valbel publié au fil de l'eau dans le quotidien
"La Petite République" et repris en volume en octobre contient, à l'occasion du panégérique consacré à l'inspecteur
Barbaste, un résumé des faits qu'il présente comme l' "affaire Leroy-Greliche". Toutefois, ce résumé ne comprend
aucun élément nouveau par rapport à ceux révélés par les journaux à la date du 26 avril. On le lira ci-dessous dans
les annexes.
M. Goron, lui-même, dans ses mémoires semble n'avoir fait aucune allusion à cette affaire.
On lira
aussi une intéressante chronique parue le 21 avril 1889, avant donc la conclusion ou plutôt l'absence de conclusion
de l'affaire, dans le quotidien Paris relative au traitement de cette affaire par la presse.