Le crime de la rue Tiers (suite)
Le XIXe Siècle — 23 avril 1889
L'autopsie du cadavre de la fille Marie Wilhem, dite « la Chinoise » a été faite à la Morgue par les docteurs Descouts, Brouardel et Vibert.
Les médecins légistes ont reconnu que la mort était due à la strangulation et que la malheureuse a été étranglée par deux individus qui, avec leurs doigts, lui ont fait subir le coup de la « poucette ».
Après un examen sérieux de la gorge, les docteurs ont, en effet, relevé les traces de deux pouces droits.
C'est en se débattant crue la victime a reçu les égratignures qui avaient été remarquées le jour de la découverte du crime.
La fille Wilhem n'a dû succomber que quelques minutes après l'agression de ses meurtriers.
Il paraît se confirmer de plus en plus que les auteurs de l'assassinat sont Leroy et Greliche.
Amenés devant M. Goron et interrogés de nouveau, ils ont cependant persisté à nier.
En leur montrant la photographie du cadavre de la « Chinoise », le chef de la sûreté leur a dit :
— Voilà votre œuvre ! Vous avez été poussés par vos maîtresses, qui étaient jalouses de la fille Wilhem, et, suivant leurs conseils, vous l'avez étranglée !
Greliche était atterré ; Leroy s'est contenté de répondre, avec un cynisme révoltant, en regardant la photographie :
— Il y a vraiment des canailles à Paris ; est-ce malheureux d'avoir « refroidi » une si belle fille !
Malgré les dénégations de Greliche et les réponses ironiques de Leroy, M. Goron paraît convaincu de la culpabilité des deux misérables.
Le crime de la rue Tiers
(Selon les journaux, les noms et prénoms des protagonistes de cette affaire ont varié de même que l'orthographe de ceux-ci. Le choix a été fait de conserver l'orthographe retenue par les journaux reproduits.)
15 avril 1889
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22 avril 1889
23 avril 1889
24 avril 1889
25 avril 1889
26 avril 1889
Postérieurement aux articles parus dans les numéros datés du 26 avril 1889, plus aucun journal ne mentionna
l'affaire, ni les noms de Marie Wilhelm, de Leroy ou de Greliche. La chronique judiciaire ne mentionna pas de passage
de quiconque devant la Cour d'assises de la Seine pour le meurtre de Marie Wilhelm. Les archives de Paris qui détiennent
les dossiers de procédures devant les assises ne mentionnent pas, dans leur inventaire, d'affaire évoquant ces faits.
Seul l'ouvrage "La police de sûreté en 1889" par Horace Valbel publié au fil de l'eau dans le quotidien
"La Petite République" et repris en volume en octobre contient, à l'occasion du panégérique consacré à l'inspecteur
Barbaste, un résumé des faits qu'il présente comme l' "affaire Leroy-Greliche". Toutefois, ce résumé ne comprend
aucun élément nouveau par rapport à ceux révélés par les journaux à la date du 26 avril. On le lira ci-dessous dans
les annexes.
M. Goron, lui-même, dans ses mémoires semble n'avoir fait aucune allusion à cette affaire.
On lira
aussi une intéressante chronique parue le 21 avril 1889, avant donc la conclusion ou plutôt l'absence de conclusion
de l'affaire, dans le quotidien Paris relative au traitement de cette affaire par la presse.