Le crime de la rue Tiers.
Le Siècle — 18 avril 1889
L'enquête ouverte au sujet de l'affaire de la rue Tiers continue. Leroy, Greliche, la Boiteuse, la Borgne et la Brunette ont été interrogés de nouveau hier matin par M. Goron.
Chacun a fait un récit différent. C'est un écheveau de contradiction qu'il est bien difficile de démêler.
L'autopsie, qui devait avoir lieu dans l'après-midi d'hier, a été retardée. Elle se fera à la Morgue, probablement aujourd'hui.
Leroy, que nous avons aperçu à la tête de tous les souteneurs que l'on rencontre dans les rues mal famées de Paris : rouflaquettes de la tempe jusqu'à l'œil, moustache noire mal taillée, teint jaunâtre d'un homme qui se livre continuellement à la boisson et à la débauche.
Il est né le 21 août 1869 dans un petit village de la Haute-Garonne, à Hys.
Nous ne nous attendions guère à voir Le Roi d’Ys en cette affaire.
Le crime de la rue Tiers
(Selon les journaux, les noms et prénoms des protagonistes de cette affaire ont varié de même que l'orthographe de ceux-ci. Le choix a été fait de conserver l'orthographe retenue par les journaux reproduits.)
15 avril 1889
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24 avril 1889
25 avril 1889
26 avril 1889
Postérieurement aux articles parus dans les numéros datés du 26 avril 1889, plus aucun journal ne mentionna
l'affaire, ni les noms de Marie Wilhelm, de Leroy ou de Greliche. La chronique judiciaire ne mentionna pas de passage
de quiconque devant la Cour d'assises de la Seine pour le meurtre de Marie Wilhelm. Les archives de Paris qui détiennent
les dossiers de procédures devant les assises ne mentionnent pas, dans leur inventaire, d'affaire évoquant ces faits.
Seul l'ouvrage "La police de sûreté en 1889" par Horace Valbel publié au fil de l'eau dans le quotidien
"La Petite République" et repris en volume en octobre contient, à l'occasion du panégérique consacré à l'inspecteur
Barbaste, un résumé des faits qu'il présente comme l' "affaire Leroy-Greliche". Toutefois, ce résumé ne comprend
aucun élément nouveau par rapport à ceux révélés par les journaux à la date du 26 avril. On le lira ci-dessous dans
les annexes.
M. Goron, lui-même, dans ses mémoires semble n'avoir fait aucune allusion à cette affaire.
On lira
aussi une intéressante chronique parue le 21 avril 1889, avant donc la conclusion ou plutôt l'absence de conclusion
de l'affaire, dans le quotidien Paris relative au traitement de cette affaire par la presse.