Le crime de la rue Tiers
Le Réveil — 22 avril 1889
Un journal du soir annonçait hier que l’autopsie de la fille Wilhem avait été pratiquée hier matin à onze heures et que la confrontation des assassins présumés avec la victime devait avoir lieu le même jour, à trois heures de l'après-midi.
Nous pouvons affirmer que ces nouvelles sont erronées : il n’y a eu jusqu'à présent ni confrontation, ni autopsie
Par contre, les interrogatoires sont nombreux ; depuis trois jours, MM. Dopfer juge d’instruction, et Goron, chef de Ia Sureté ont vu défiler devant eux toute Ia vilaine société de la rue Tiers, filles et souteneurs. Mais tous semblaient prendre plaisir à embrouiller davantage la situation ; leurs dépositions se contredisent sans cesse, et ce n’est qu’avec de grandes difficultés que l’on parviendra à mettre la lumière dans cette ténébreuse affaire.
Le crime de la rue Tiers
(Selon les journaux, les noms et prénoms des protagonistes de cette affaire ont varié de même que l'orthographe de ceux-ci. Le choix a été fait de conserver l'orthographe retenue par les journaux reproduits.)
15 avril 1889
16 avril 1889
17 avril 1889
18 avril 1889
19 avril 1889
20 avril 1889
21 avril 1889
22 avril 1889
23 avril 1889
24 avril 1889
25 avril 1889
26 avril 1889
Postérieurement aux articles parus dans les numéros datés du 26 avril 1889, plus aucun journal ne mentionna
l'affaire, ni les noms de Marie Wilhelm, de Leroy ou de Greliche. La chronique judiciaire ne mentionna pas de passage
de quiconque devant la Cour d'assises de la Seine pour le meurtre de Marie Wilhelm. Les archives de Paris qui détiennent
les dossiers de procédures devant les assises ne mentionnent pas, dans leur inventaire, d'affaire évoquant ces faits.
Seul l'ouvrage "La police de sûreté en 1889" par Horace Valbel publié au fil de l'eau dans le quotidien
"La Petite République" et repris en volume en octobre contient, à l'occasion du panégérique consacré à l'inspecteur
Barbaste, un résumé des faits qu'il présente comme l' "affaire Leroy-Greliche". Toutefois, ce résumé ne comprend
aucun élément nouveau par rapport à ceux révélés par les journaux à la date du 26 avril. On le lira ci-dessous dans
les annexes.
M. Goron, lui-même, dans ses mémoires semble n'avoir fait aucune allusion à cette affaire.
On lira
aussi une intéressante chronique parue le 21 avril 1889, avant donc la conclusion ou plutôt l'absence de conclusion
de l'affaire, dans le quotidien Paris relative au traitement de cette affaire par la presse.