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 L'aménagement du XIIIe arrondissement- 1869

L'aménagement du XIIIe arrondissement

Annuaire encyclopédique : politique, économie sociale, statistique,
administration, sciences, littérature, beaux-arts, agriculture, commerce, industrie
 publié par les directeurs de l'Encyclopédie du XIXe siècle  - 1869 (publié en 1872)

Au-delà des boulevards extérieurs, la rive gauche ne compte que trois arrondissements, fort déshérités.

XVe arrondissement

Le XVe, qui touche aux. points dont nous venons de nous occuper, a été jusqu'ici le plus oublié dans les plans de l'édilité parisienne. Pas une seule voie de quelque importance né lui a. été réservée, sauf peut-être le prolongement du boulevard du Transit , dont le vrai point de départ est le pont de Grenelle, et le vrai point d'arrivée, le quai de la Gare d'Ivry. Sur ce long parcours, il est représenté, dans le XVe arrondissement, par les rues Linois, des Entrepreneurs, du Transit, Groult-d'Arcy et du Haut-Transit, qu'il faudra élargir et redresser pour pouvoir les souder convenablement à la partie-orientale du boulevard.

En dehors de cette voie, il n'y a de possible, pour vivifier les vastes espaces qui s'étendent aux confins de l'arrondissement, que deux ou trois grandes avenues, à peine étudiées par l'administration municipale. Ce sont : 1° le prolongement du boulevard de Vaugirard, établissant une ligne droite entre la place du Maine et la porte de Versailles; 2° le prolongement de l'avenue de Breteuil jusqu'à la Station de l'Ouest-Ceinture ; 3° le prolongement de l'avenue de Ségur jusqu'à la nouvelle mairie ; 4° le prolongement des rues du Commerce et Croix-Nivert, qui continueraient ainsi les avenues Lowendhal et de la Mothe-Piquet, jusqu'aux portes de Sèvres et d'Issy.

XIVe arrondissement

(*) Il s'agit du carrefour Alésia.

Moins étendu et surtout, moins dépendant de ses voisins, le XIVe arrondissement a deux centres principaux autour desquels doivent rayonner les voies nouvelles dont l'exécution lui est promise : ces deux centres sont la place d'Enfer et le carrefour dit des Quatre-Chemins (*). De la place d'Enfer partent, à gauche, la voie d'isolement du chemin de fer de Sceaux, conduisant au parc de Montsouris ; à droite, le prolongement du boulevard Arago, allant rejoindre le boulevard de Vaugirard, après avoir traversé Plaisance ; au milieu, une rue nouvelle gagnant en droite ligne la mairie, le square et les écoles. Au carrefour des Quatre-Chemins aboutiront les deux sections du boulevard du Transit, et deux voies à ouvrir, l'une vers la station de l'Ouest-Ceinture, l'autre vers le réservoir de la Vanne et le parc de Montsouris. Ce dernier établissement constituera lui-même un nouveau centre, d'où rayonneront des voies à ouvrir dans la direction de la Glacière, de Gentilly, des portes d'Arcueil et d'Orléans.

Puis viendra l'époque ou le cimetière du Montparnasse cessera de s'interposer entre Paris et la moitié de l'arrondissement ; ce sera le commencement d'une nouvelle ère. Alors, en effet, les quartiers de Plaisance et du Petit-Montrouge pourront déboucher librement sur le boulevard du Montparnasse, et de là sur tous les points de la rive-gauche, grâce aux voies nouvelles ouvertes dans le jardin du Luxembourg.

XIIIe arrondissement

Les grands percements ne font point défaut au XIIIe arrondissement; on peut même dire que l'importance des voies dont il est sillonné est hors de proportion avec les ressources et les mœurs de la population qui l'habite.

Vue, depuis la rue de la Providence, du percement de la rue de Tolbiac en 1875 par Charles Marville (extrait). Le cloché est celui de la Chapelle Bréa située au 76 de l'avenue d'Italie.
Source : © Charles Marville / BHVP / Roger-Viollet

L'administration municipale n'a donc que peu de chose à faire pour compléter son œuvre au point de vue de la viabilité. Le boulevard du Transit, qui traversera l'arrondissement de l'est à l'ouest, est destiné déjà à en relier les parties extrêmes, c'est-à-dire la Glacière et la Gare d'Ivry, à travers les agglomérations de la Maison-Blanche et des Deux-Moulins. Il ne reste plus qu'à les rattacher à la placé d'Italie, point central de l'arrondissement, et ce résultat peut être obtenu par deux voies nouvelles: l'une qui joindrait la station de Gentilly à l'ancienne barrière de Fontainebleau, en franchissant la vallée de la Bièvre, pour gravir ensuite, par des rampes adoucies, les pentes abruptes de la Butte-aux-Cailles ; l'autre qui établirait une communication directe entre la mairie et l'église Notre-Dame de la Gare, si indirectement reliées entre elles. De ce dernier point, il n'y a plus qu'à greffer sur le boulevard du Transit, considéré comme branche principale, quelques rameaux secondaires s'épanouissant vers les avenues de Choisy et d'Ivry, le boulevard de la Gare, la rue du Chevaleret et l'enceinte fortifiée.

De cette façon, on assurerait, le peuplement des deux versants du plateau d'Italie, et l'on ménagerait aux populations, chassées de l'ancien Paris par l'élargissement de la rue Mouffetard et la suppression des ruelles du quartier Saint-Victor, un nouveau centre d'habitation spacieux et salubre.

[...]

Aux grands travaux de voirie que nous venons d'énumérer et qui forment le solde des opérations entreprises par l'édilité parisienne, correspondent les grands travaux d'architecture dont la répartition avait été faite entre les vingt arrondissements, et qui sont aujourd'hui à des degrés d'avancement très-divers.

[…]

Dans le XIIIe arrondissement, le quartier le plus favorisé au point de vue religieux et scolaire, c'est celui de la Gare ; le plus déshérite est celui de la Butte-aux-Cailles, de récente formation; séparé de la Glacière par le vallon de la Bièvre, et de la Maison-Blanche par les escarpements de la rue du Moulin-des-Prés. Une église et une école y sont indispensables, malgré le voisinage du groupe de la rué Vandrezanne.

Au centre, la mairie et les écoles sont encore à construire, sur le sol abaissé de la placé d'Italie, où elles ont été précédées par un marché. L'ancienne chapelle Bréa, complètement insuffisante pour les besoins du culte, doit disparaître incessamment avec les écoles, par suite de l'ouverture du boulevard du Transit. La justice et la logique exigent qu'elle soit reconstruite un peu plus vers l'ouest, de manière à desservir non-seulement le plateau, mais encore les quartiers bas, absolument dépourvus sous ce rapport.

Dans la partie qui confine au Ve arrondissement, une grande école du type Turgot doit être prochainement construite. Ce sera un bienfait considérable pour cette région pauvre et populeuse. Au point de vue matériel, le XIIIe arrondissement a beaucoup aussi à espérer du forage du puits artésien de la Butte-aux-Cailles : outre l'eau potable, qui y manque aujourd'hui, des lavoirs et des établissements de bains seront la conséquence heureuse de ce percement.


A lire également

Ouverture d'une nouvelle voie dans le 13e arrondissement. (Le Figaro - 19 aout 1867)

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La Butte-aux-Cailles (1877)



L'aménagement du XIIIe

Les années 1860 : projets pour les zones annexées et premiers travaux

Le cadre général

Les projets de voirie

Le chemin de fer de ceinture

Les années 1870-80

Quartier de la Salpêtrière

Quartier de la gare

Quartier de la Maison-Blanche

Les années 1890

Les années 1900-1920

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Le Puits artésien de la Butte-aux Cailles

L'achèvement prochain des travaux du puits artésien de la place Hébert est venu nous rappeler un autre puits du même genr dont le forage fut commencé presque à la même époque que celui du puits des hauteurs des Belleville, mais tombé complètement dans l'oubli depuis une vingtaine d'années : nous voulons parler du puits artésien de la Butte-aux-Cailles. (1889)

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Ligne de ceinture rive gauche

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Saviez-vous que... ?

Le 19 juillet 1927, le nom de rue de Gentilly fut donné à la rue du Gaz. Le nom de rue de Gentilly avait été, jusqu'en 1899, celui de la rue Abel-Hovelacque d'aujourd'hui. Cette nouvelle rue de Gentilly perdit ensuite son nom au profit de Charles Moureu et d'Albert Bayet.

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Cinq ponts relient le XIIIème et le XIIème arrondissement.

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Le boulevard Arago, le boulevard de Port-Royal et le boulevard Saint-Marcel furent inaugurés le 15 aout 1868. Il en fut de même du boulevard Mouffetard qui n'avait pas encore pris le nom d'avenue des Gobelins.

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C’est le 15 février 1930 que fut inauguré le tronçon de la ligne métropolitaine 10 « Odéon - Place d’Italie ». Les stations ouvertes étaient : Saint-Michel, Cluny, Place-Maubert, Censier-Daubenton, Gobelins et Place d’Italie.

L'image du jour

rue Nationale - Quartier de la Gare (image colorisée)

La rue Nationale était l'axe majeur du quartier de la Gare. La rue Jeanne d'Arc n'était pas encore transversante et était dédiée à l'industrie. La rue Nationale rassemblait commerces et services. Elle était le centre de l'animation d'une vraie vie de quartier populaire qui fut voué à la destruction par son classement en « ilôt insalubre ».  ♦